Allumer le chat, de Barbara Constantine.
Quand on est jeune on brûle parfois les étapes pour savoir ce qui se cache derrière les choses… pour découvrir le fameux “secret” des adultes….celui du : “Tu verras quand tu seras grand”, qui justifie leur pouvoir.
Qui n’aurait pas envie de liquider un chat pédant et prétentieux qui vous regarde de haut l’oeil torve ? En tout cas, de le remettre à sa place, direction la chasse aux souris en extérieur … Ce n’est certainement pas Raymond, qui trouerait bien la peau de Bastos – Bastos, un nom prédestiné ! Il ne pait rien pour attendre ce maudit chat, même si en attendant, Mine, la femme de Raymond, arrive encore une fois à amadouer son homme … Il faut dire que la Mine a d’autres soucis en tête, à commencer par son petit-fils Rémi, dont l’eczéma ne guérit pas et pour qui Raymond, guérisseur appréciant à ses heures les vertus médicales (mais pas que) des plantes, représente un peu la “dernière” chance. C’est qu’ils vont s’amadouer eux aussi, le petit garçon en souffrance et le grand-père philosophe, et qui sait, Raymond reverra sa fille Josette … Tout semble trouver un certain équilibre, jusqu’à ce que Martial, le père de Rémi, rencontre un cerf, et c’est tout le village qui pourrait bien prendre un nouveau virage ….
Premier roman de Barbara Constantine, Allumer le chat, vous transporte dans l’univers de personnes quelques peu ordinaires, dotés d’une humanité à géométrie variable, comme vous et moi, plongées dans des aventures surprenantes, un brin rocambolesques. Les destins se croisent, se défont et se refaçonnent au fil des pages. L’ensemble de ces joyeux drilles ont tous leurs petites ou grandes misères, et chacun a voix au chapître tour à tour ce qui rend ce roman polyphonique vivant et authentique, portraiturant ainsi de véritables tranches de vie et de “véritables” personnalités, attachantes, déjantées, taillées dans le roc, douces ou encore rudes et peu commodes.
La gouaille franche et joyeuse de Barbara Constantine apporte un grand vent frais et plaisant dans la littérature. Une belle entrée joliment saluée par Daniel Picouly, qui résume à merveille ce premier opus : ” “Bonne nouvelle ! Les Deschiens ont fait un enfant à Queneau et le chat se porte bien. Allumer le chat, c’est un feu d’artifices.”
Allumer le chat
Barbara Constantine.
Editions Calmann-Lévy.
261 pages. 14,50€. ISBN : 978-2-7021-3756-7
A voir !
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