Histoire & Société

L’open space m’a tuer

Enfin à nouveau accès à Internet, du coup plein de nouveautés à faire partager ! En premier lieu, ce documentaire qui m’a littéralement absorbé une heure de rang : L’open space m’a tuer. Ce livre-recueil de témoignages sur l’open space explore l’univers quotidien des jeunes cadres de certaines filières : com’, audit, marketing, web et média, autant de secteurs dans le vent, jouissant d’une image forte et moderne. Moderne, oui car leur dénominateur commun est le néo-management (ou nouveau management), qui allie proximité et décontraction ! Tutoyer ses N+++ est cool, le stress positif et les défis constructifs. Oubliés les bureaux persos mais vive la convivialité, oubliées les missions stables et bienvenue à l’ère du “mode projet” et l’accumulation d’expériences tout aussi enrichissantes les unes que les autres (vraiment?), le temps est au travail omniprésent et omniscient avec la panoplie portable-blackberry-wifi, être hyperconnecté, toujours réactifs, c’est bien dont rêve tous ces jeunes cadres à l’aube de la trentaine ? Pas si sûr … A la suite d’un mail collectif envoyé par un collègue démissionnaire, mais néanmoins facétieux, sous forme de quizz “devinez-pourquoi-je-plaque-tout-vous-ne-trouverez-pas-forcement-la-bonne-solution-mais-vous-poserez-néanmoins-des-questions-sur-votre-boulot”, Alexandre des Isnards et Thomas Zuber ont commencé à évoquer ces situations tragi-comiques du quotidien de ces jeunes cadres et a collecté des témoignages sur les abus et aberrations rencontrées. Le fruit de ce travail est rassemblé dans cet ouvrage au nom évocateur “Lopen space m’a tuer”. Passionnant à lire, car il permet de soulever une réalité méconnue ou niée sur le stress au travail, notamment chez les jeunes cadres. Fortement orienté “à charge”, il ne s’agit pas non plus d’un document de sociologie, car là n’était pas le but des auteurs, qui désiraient avant tout donner voix au chapitre à ces individus, qui taisent souvent leurs souffrances en raison de l’incompréhension de leur entourage (“Mais tu as un métier formidable !!”) et de la simple nécessité de “survivre” au travail.

L’open space m’a tuer
Alexandre des Isnards et Thomas Zuber
Hachette Littératures
211 pages. 16.50€. ISBN : 978-2-01-237408-9

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