Le tailleur de pierre
Ce dernier opus de l’auteure suédoise de polars, Camilla Läckberg, est tout aussi palpitant que les précédents. Nous y retrouvons à nouveau à Fjällbacka, le couple Erica Falck/Patrik Hedström, désormais heureux parents d’une petite Maja. Quelques mois ont passé depuis que la ville a été secouée par la précédente vague de meurtres (cf. Le Prédicateur). Cette apparente tranquillité va être bousculée par la macabre découverte d’un marin-pêcheur, qui prend dans ses filets le cadavre d’une fillette rousse de huit ans : Sara, la fille aînée de Charlotte Florin, une amie d’Erica.
Ce drame se révèle d’autant plus cruel, lorsqu’il s’avère que l’enfant ne s’est pas noyée dans la mer, mais dans un bain, et que de la cendre a pénétré ses poumons. Qui peut bien vouloir la mort d’une si jeune enfant ? Et que cache donc cette cendre ? Patrik, pend l’affaire en main, et ce avec une détermination d’autant plus forte, que ce meurtre bouleverse le jeune papa qu’il est devenu.
Pas de grandes surprises pour ceux qui connaissent déjà le “style” de Camilla Läckberg, qui privilégie les récits enchassés et les allers-retours dans le temps, mais une intrigue étoffée livrant une galerie de personnages très variés, avec leur lot de grandeur (beau portrait de Monica, cette maman d’enfant Asperger) et de petitesse (mesquinerie désespérante entre voisins). Cette nouvelle intrigue se dévoile au long cours, entre Göteborg en 1924 et nos jours. Ce va-et-vient nourrit la curiosité du lecteur, qui recherche dès lors les liens entre les deux intrigues, ce qui est stimulant mais aussi trop attendu. D’autres sous-intrigues se joignent au roman et perdent également l’attention du lecteur, soit par leur inintérêt (le fils de Mellberg par exemple), soit par une exploitation malhabile (l’affaire de pédophile qui est aussi vite oubliée dès que son rôle de “diversion” de l’intrigue principale est clos). Les personnages évoluent fort peu d’un roman à l’autre : Patrik, enquêteur principal, manque encore d’étoffe et de présence, et ce au détriment d’autres policiers “bras cassés” et tellement affligeants qu’ils en sont fort peu crédibles, même en mauvais personnages de fiction (Lundgren, Mellberg). A lire pour l’intrigue … A surveiller : le prochain opus, qui relancera peut-être cette série, ou y apportera une fin dans mon parcours de lecture.
Le Tailleur de pierre.
Camilla Läckberg.
Editions Actes Sud. Collection “Actes Noirs”.
487 pages. 23€.
Biographie de Camille Läckberg