-
La Dernière Reine
Avec La Dernière Reine, Rochette signe un album envoûtant, une ode à la nature, témoin de la fragilité du monde d’après-guerre et du bouillonnement artistique de l’entre-deux-guerre. Une sombre nuit à Grenoble. Se découpe dans la nuit la froide et glaçante ombre de la guillotine. Nous sommes en prison, et Edouard Roux, apprend le rejet de sa grâce. La nature en héritage 1898, quelque part dans le Vercors, le jeune Edouard et quelques camarades assiste à l’annonce auquel le village est suspendu : l”ours a été tué. Il en faut déjà peu au jeune garçon affublé d’une tignasse roux et élevé seul par sa mère pour faire l’objet des moqueries et…
-
Musée de Chabouté, entre fantaisie et hommage.
Avec ce nouveau roman graphique “Musée”, Christophe Chabouté revient sur ses premiers amours. Alors étudiant aux Beaux-Arts au Musée d’Orsay, il y fait une rencontre décisive, les Parlementaires de Daumier, ces statuettes saisissantes de réalisme semblent douées de parole. Et si les œuvres avaient également une vie propre ? C’est ce fil fantaisiste que tisse le dessinateur pour dire en creux notre rapport à l’art. Musée, une galerie artistique et sociale Un ensemble en noir et blanc mais la vie insufflée à coups de traits sobres et précis met en mouvement des œuvres iconiques et leur restitue toutes leurs couleurs d’origine.Les premières pages saisissantes de réalisme nous invitent déjà à…
-
‘L’art du sushi’ de Franckie Alarcon
Départ en direction du Japon et de ses sushiyas ! Gourmande et passionnante, cette BD entre carnet de voyage et exploration culinaire dévoile toutes les facettes de ce mets qui a conquis la planète. Une table bien mise, de bons petits plats à partager ou encore un petit thé gourmand pour accompagner mes lectures sont pour moi la quintessence d’un moment réussi.La préparation de bons petits plats ponctuent donc mes semaines. Parmi les choses délicates que j’aime mais déguste avec parcimonie se trouvent les sushis. Et comme le thé, le sushi est un art à part entière au Japon. Victime de son succès incarnée par une diffusion et une consommation…
-
Ecrire un nouveau chapitre
Il était une fois … lire ecouter voir Lire Ecouter Voir a vu le jour en mai 2007, à un moment où j’attendais mon premier enfant. Après une première expérience dans une discothèque – la section musicale d’une médiathèque 😉 – j’ai commencé à réfléchir à la création d’une librairie itinérante. Ce gros projet ne vit pas finalement pas le jour. Cependant j’ai ainsi réfléchi à la meilleure façon de partager mon amour de la littérature. Quelques mois plus tard, je me suis spécialisée dans la médiation numérique en bibliothèque, grâce à l’expérience de mon blog, qui connaissait un succès grandissant. Cette expérience a été très enrichissante. Mais produire des…
-
Non, non et non ! de Mireille d’Allancé.
Ca y est ! Les deux ans arrivent … Comme les bactéries qui attaquent le yaourt à minuit tapant dès qu’il périme, votre adorable bout de chou commence, si ce n’est déjà fait, à marteler à tue-tête “non” à peu près toutes les questions ou phrases que vous pouvez dire. Dialogues de sourd en vue ensemble ou en société … Tu t’appelles comment ? NOn … Ok bon … Pourtant savoir dire non est essentiel à notre équilibre et pour savoir mieux apprécier le oui donné ou reçu. Aussi de petites histoires peuvent accompagner les petits récalcitrants à découvrir le pouvoir du non et celui du oui ! Parmi celles-ci, deux petits…
-
Les Femelles, de Joyce Carol Oates.
« Dieu a intérêt à croire en moi, disait-il. Je suis un homme. Il voulait dire qu’un homme est plus important que Dieu parce que c’est lui qui a inventé Dieu, et pas l’inverse. » Mais qui sont ces femelles ? Des femmes, âgées ou en devenir, anti-héroïnes à la dangerosité dissimulée, cachée, tapie dans l’ombre … Des femmes dangereuses car capables de tuer. Quand Oates quitte le roman pour la nouvelle, cela donne neuf pépites au charme glauque et fascinant. Sa verve et son style sont toujours au service d’un imaginaire affûté comme la lame d’un couteau. En quelques lignes, Oates vous balade d’un univers à l’autre, dans neuf…
-
Allumer le chat, de Barbara Constantine.
Quand on est jeune on brûle parfois les étapes pour savoir ce qui se cache derrière les choses… pour découvrir le fameux “secret” des adultes….celui du : “Tu verras quand tu seras grand”, qui justifie leur pouvoir. Qui n’aurait pas envie de liquider un chat pédant et prétentieux qui vous regarde de haut l’oeil torve ? En tout cas, de le remettre à sa place, direction la chasse aux souris en extérieur … Ce n’est certainement pas Raymond, qui trouerait bien la peau de Bastos – Bastos, un nom prédestiné ! Il ne pait rien pour attendre ce maudit chat, même si en attendant, Mine, la femme de Raymond, arrive…
-
Pédro à 100 à l’heure, de Clotilde Perrin
Pédro le facteur adore son travail. Il se fait un devoir et un honneur de remplir sa mission non seulement correctement mais dans les délais impartis selon une chronologie bien précise. Bien que très apprécié, Pédro ne se laisse guère divertir par les nombreuses rencontres qu’il fait : non, il n’a pas le temps pour un lait tiède à la ferme des Martins, pas plus de temps non plus pour goûter une des délicieuses miches de pain d’Henri … jusqu’à ce qu’il croise la route de la douce institutrice mademoiselle Louise. Elle aussi est éconduite : pas le temps de boire un verre chez Jules ! Mais Pédro est tout…
-
Nina et les oreillers, de Maylis de Kerangal, Alexandra Pichard.
Nina a un oreiller tout ramollo, sans aucun rêve dedans. Lorsque sa maman lui offre un nouvel oreiller, tout neuf, en véritables plumes d’oie, dodu et chaleureux à souhait, commence une nouvelle vie pour Nina, une vie nocturne très riche et intense pleine de rêves doux et farfelus. En pénétrant dans cet univers des rêves, Nina fait une drôle de découverte, en utilisant l’oreiller de quelqu’un d’autre, elle accède aux rêves de cette personne. Une surprise étonnante attendra Nina. Dans ce bel album pastel, illustré par Alexandra Pichard, Maylis de Kerangal nous emmène dans un univers cotonneux et chaudement délicieux, qui nous donne envie de filer sous la couette pour…
-
Les Heures souterraines, de Delphine de Vigan
Elle n’en parle pas. Même à ses amis. Au début, elle a essayé de décrire les regards, les retards, les prétextes. Elle a essayé de raconter les non-dits, les soupçons, les insinuations. Les stratégies d’évitement. Cette accumulation de petites vexations, d’humiliations souterraines, de faits minuscules. Elle a essayé de raconter l’engrenage, comment cela était arrivé. A chaque fois, l’anecdote lui a semblé ridicule, dérisoire. A chaque fois, elle s’est interrompue. Nous sommes le 20 mai. Ce matin, Mathilde sait que quelque chose va changer. Cela est palpable et inévitable. La voyante lui avait dit. Un homme va changer sa vie. Elle se raccroche à cette idée, comme à une idée…